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BALLONNEMENTS, GAZ, DOULEURS... ET SI C'ÉTAIT UN SIBO?

DÉFINITION



Le SIBO correspond à un excès de bactéries dans l’intestin grêle. Cela se produit parce que les bactéries qui devraient être dans le côlon stagnent dans l’intestin grêle et ne se déplacent pas vers le côlon comme elles le devraient.


Avoir le SIBO ne signifie pas nécessairement avoir de « mauvaises » bactéries mais des bactéries qui se trouvent en excès, et surtout au mauvais endroit.


Le tube digestif perd de ce fait de sa vitalité, de sa tonicité, ce qui résulte en une myriade de symptômes, principalement digestifs, mais pas seulement.


Selon les nouvelles études, 60% des cas de syndromes du côlon irritable (ou « colopathie fonctionnelle ») souffrirait en fait d’un SIBO non traité !



MANIFESTATIONS


Les personnes concernées se plaignent souvent de :


  • Ballonnements sévères

  • Douleurs ou gênes abdominales (estomac, colon ascendant, transverse ou descendant)

  • Nausées

  • Fatigue

  • Reflux

  • Constipation

  • Diarrhées

  • Flatulences


Le problème d’avoir le SIBO, c’est que ces bactéries interfèrent avec une digestion normale et provoquent de la porosité intestinale, induisant par la suite des sensibilités et intolérances alimentaires et une malabsorption des nutriments, d’où l’apparition de diverses carences nutritionnelles.


Il faut également prendre en compte les symptômes annexes, c’est à dire autres que digestifs. L’intestin est lié à pratiquement toutes les autres parties du corps, et le SIBO peut provoquer un large éventail d’autres symptômes tels que les troubles cognitifs, la dépression, les troubles neurologiques, les troubles cutanés etc…



CAUSES


Derrière l’apparition d’un SIBO, il y a toujours un élément déclencheur :


· Une infection aigue au niveau digestif : en cas d’intoxication alimentaire liée à une bactérie (tourista, helicobacter, salmonella, E. Coli, Shigella) ou à un parasite (toxoplasma, trichinella, giardia) ou en cas de gastro-entérite aiguë (novovirus), le système immunitaire crée des anticorps contre les toxines du pathogène (toxine appelée CDT). Mais une fois l’infection éliminée, le système immunitaire continue à créer des anticorps (les anticorps anti-vinculines et anti-toxines distendantes anti-cytolétales) contre le moteur migrant complexe (vague naturelle pour balayer les matières vers l’extérieur), ce qui perturbe fortement le cycle du péristaltisme de l’intestin. Lorsque le MMC est réduit et que des stases apparaissent dans le tractus digestif, les bactéries restent dans l'intestin grêle au lieu d'être repoussées dans le gros intestin. Les bactéries peuvent ensuite adhérer et se propager dans l'intestin grêle, ce qui augmente l'inflammation, les carences nutritionnelles (les bactéries vont se nourrir de vos nutriments) et la perméabilité intestinale.


· La prise actuelle ou passée d’inhibiteur de pompes à proton (IPP) : L’acidité gastrique joue un rôle d’inhibition de la croissance bactérienne et évite la multiplication de colonies dans le tractus digestif et respiratoire en cas de reflux gastro-œsophagien. La modification de la flore liée aux IPP serait responsable d’une augmentation significative de certaines infections gastro-intestinales en particulier à Clostridium difficile,4144 mais aussi à d’autres souches (Salmonella, Campylobacter et Shigella).45,46L’administration d’IPP pendant trois mois entraîne une prolifération bactérienne digestive chez 35% des patients 47 Dans sa revue de la littérature, Bourne cite sept études cas-témoins totalisant plus de 85 000 patients évaluant le risque d’infection à Clostridium difficile sur des périodes d’un à dix ans, qui toutes montrent un lien entre IPP et colonisation avec des infections digestives allant de 1,4 à 4,7.25 Ali rapporte quatre études cas-témoins et une méta-analyse totalisant 12 000 patients, qui montrent un risque plus élevé (RR entre 2,4 et 10,5) de colonisation avec Campylobacter et Salmonella sous IPP.4


· L’ouverture de la valbule iléocécale qui laisse remonter une quantité indésirée de bactéries pathogènes dans l’intestin grêle. La valvule iléocécale est un repli muqueux situé à l'extrémité de l'iléon à son abouchement au niveau d'un repli de la face interne du cæcum (partie initiale du gros intestin). Son rôle est de laisser passer les résidus non digérés de l’intestin grêle vers le côlon et pour empêcher tout retour du contenu du côlon dans la dernière portion de l’intestin.


· La présence d’adhérences c’est-à-dire de tissus qui poussent dans l’abdomen, suite à une opération (comme une opération pour l’appendicite, l’ablation de la vésicule biliaire, la chirurgie bariatrique en cas d’obésité). Les adhérences gênent au niveau mécanique le mouvement dans l’intestin grêle, c’est-à-dire qu’elles empêchent le moteur migrant complexe de correctement faire son travail de nettoyage des intestins. Dans ce cas, il est généralement nécessaire d’avoir recours à une chirurgie pour enlever l’adhérence, ou à des séances d’ostéopathie viscérale : https://toulouseosteopathe.com/sibo-osteopathie/


· L’hypothyroïdie peut provoquer une constipation et une hypochlorhydrie, qui risquent de provoquer une dysbiose et donc un SIBO. Les symptômes de l’hypothyroïdie : frilosité, paupières gonflées au réveil, envie de dormir après le repas du midi, fatigue (particulièrement le matin), troubles cognitifs, bradycardie, constipation, ballonnements.

· Les virus de l’herpès qui créent un ralentissement des fibres nerveuses peuvent provoquer un SIBO. Cette approche est particulièrement intéressante lorsque rien d’autre ne fonctionne. Lire cet article pour plus d'informations sur l'accompagnement naturopathique des virus de l'herpès.


· Des lésions cérébrales, suite à un accident, qui peuvent impacter le système nerveux et donc la motilité intestinale.


IDENTIFICATION


Le principal outil pour identifier le SIBO est le test respiratoire mais celui-ci n’est pas entièrement fiable. Il se pratique en hôpital (en service de gastro-entéologie avec exploration fonctionnelle digestive) ou par certains naturopathes formés à la question.


Il consiste à mettre en évidence des gaz, tels que l’hydrogène et le méthane, dans l’air expiré après l’administration d’une solution à base de glucides (lactulose, glucose ou D-xylose).


Concrètement, vous prenez un sucre (glucose ou lactulose) et ensuite vous respirez dans une éprouvette toutes les 20 minutes pendant 3 heures. Le but étant de voir si des bactéries s’en nourrissent rapidement.


Les résultats du test, ainsi que la lecture des symptômes, permettent de déterminer s’il s’agit d’un SIBO d’hydrogène, associé à la diarrhée et des gaz peu odorants, ou un SIBO méthane, associé à la constipation, des gaz odorants et des selles flottantes. Il s’agit de deux types de gaz différents. Le premier est plutôt facile à éliminer car l’intestin est souvent relativement fort. Le deuxième en revanche est plus embêtant. Les bactéries sont plus acidifiantes et fermentent dès l’estomac. Ce deuxième SIBO est très immunosuppresseur et les bactéries qui le composent s’apparentent davantage à des archées (sortes d’ancêtre des bactéries). Le troisième type de SIBO est celui à hydrogène sulfuré. Ce SIBO est plus rare et provoque diarrhées ou alternance diarrhée & constipation, gaz et rots avec une odeur de soufre (ou d’œuf pourri), ainsi que des nausées.


Certains signes cliniques permettent également d’orienter le diagnostic, notamment :


  • La consommation de fibres ou de pré biotiques sous forme de supplémentation aggrave les symptômes.

  • Les antibiotiques améliorent temporairement les symptômes digestifs.

  • Les symptômes chroniques de flatulences, de ballonnements, de constipation ou de diarrhée ont commencé suite à la prise d’antibiotiques, ou bien suite à une opération au niveau de la sphère abdominale, ou bien suite à une infection aiguë au niveau digestif pour laquelle vous avez été traité et dont vous êtes guéri.


L’ACCOMPAGNEMENT COMPLÉMENTAIRE ET NATUROPATHIQUE


Venir à bout du SIBO n’est pas chose aisée. Cela demande de la patience, de la persévérance, et surtout un protocole adapté ! Faites-vous accompagner par un ou plusieurs professionnels (la collaboration médecin gastro-entérologue et conseiller en naturopathie donne les meilleurs résultats) qui établiront une stratégie prenant en compte les huit points suivants :


  • Éliminer les bactéries problématiques à l’aide de substances bactéricides

  • Restaurer la paroi intestinale

  • Rétablir un bon Moteur Migrant Complexe (motilité) qui permet le nettoyage des intestins

  • Tonifier le nerf vague pour stimuler l’axe neuro-digestif

  • Repeupler les intestins en probiotiques adaptés (certains probiotiques peuvent augmenter la pullulation bactérienne et donc les symptômes).

  • Adopter un mode alimentaire adapté qui nourrisse le corps sans nourrir les bactéries qui fermentent et qui soit adapté à votre situation personnelle : Low FodMaps, GAPS, paléo-cétogéne, Auto-immune diet ?

  • Apprendre à gérer son stress (au moment du repas, mais aussi hors repas)

  • Corriger les carences alimentaires qui découlent du SIBO


Quelles substances bactéricides pour le SIBO ?


Il existe des antibiotiques spécifiques pour le SIBO. A voir et discuter avec votre médecin. Leur utilisation est cependant controversée en raison de leurs effets destructeurs sur la bonne flore (dysbiose) qui constitue justement une des clés de la guérison de SIBO. Idem pour les HE qui sont caustiques pour les intestins.


Aux USA, les médecins intégratifs et les naturopathes optent plutôt pour des outils naturels, tels que la feuille d’olivier, la berberine, le monolaurin, le neem, l’alicine (extrait d’ail), le pau d’arco et l’origan, qui ont démontré une efficacité redoutable, voire supérieure à certains antibiotiques chimiques. En témoigne l'étude américaine suivante : "Herbal therapies are at least as effective as rifaximin for resolution of SIBO by [lactulose breath test]. Herbals also appear to be as effective as triple antibiotic therapy for SIBO rescue therapy for Rifaximin non-responders". Traduction: "Les traitements à base de plantes médicinales sont au moins aussi efficaces que la rifaximine pour la résolution de SIBO par [test respiratoire au lactulose]. Les herbes semblent également être aussi efficaces que la trithérapie d'antibiothérapie pour les malades du SIBO qui ne répondent pas à la rifaximin". Pour lire l'étude: Chedid et al., 2014.


La plupart de ces plantes présentent l’avantage supplémentaire d’attaquer simultanément le pullulation bactérienne et la pullulation fongique, qui vont souvent de pair.


Quels probiotiques pour repeupler les intestins ?


Il peut s’avérer contradictoire de se supplémenter en probiotiques en cas du SIBO puisque le cœur du problème est justement l’excès de bactéries. Cette déduction n’est cependant pas tout à fait correcte. Les probiotiques peuvent aider à se débarrasser du SIBO pour au moins quatre raisons :

  • Premièrement, certaines souches de probiotiques peuvent sécréter des composés antimicrobiens contre des agents pathogènes spécifiques et des espèces de bactéries. Elles fonctionnent en quelque sorte comme des antibiotiques naturels dans l'intestin, ce qui aide à éliminer le SIBO.

  • Deuxièmement, il a été démontré que certaines souches de probiotiques aident à reconstruire la muqueuse intestinale (tel que le Lactobacillus rhamnosus GG), bien souvent poreuse en cas de SIBO.

  • Troisièmement, il a été démontré que certaines souches de probiotiques aident à réduire le temps de transit intestinal et à améliorer le peristaltisme. Et les personnes atteintes de SIBO ont souvent des problèmes de motilité intestinale.

  • Quatrièmement, certaines souches de probiotiques peuvent aider à réduire l'inflammation dans l'intestin et à augmenter les niveaux d'anticorps protecteurs. Lorsqu'une personne souffre de SIBO, elle a généralement une inflammation intestinale plus élevée et une immunité affaiblie.

Le choix du bon probiotique et le moment de la supplémentation seront déterminés par votre médecin ou naturopathe en fonction de vos symptômes. De manière très théorique, la meilleure souche pour la prolifération de méthane est le Lactobacillus reuteri DSM 17938. Le Bacillus coagulans MTCC 5856 est très efficace pour le SIBO hydrogène.


Les prébiotiques sont en revanche déconseillés car ils nourrissent automatiquement le SIBO.


Quels autres compléments et techniques naturopathiques ?


En plus des plantes antimicrobiennes et des probiotiques, il faut s’assurer que la sécrétion de chacun de vos liquides digestifs est suffisante : salive, acide chlorhydrique, sucs digestifs, enzymes pancréatiques et bile.


Les plantes prokynétiques sont intéressantes pour faire avancer le bol alimentaire en travaillant sur le système nerveux.


Les graines de fenouil sont intéressantes pour assainir dès l’estomac et le jus de citron chaud à jeun pour vidanger l’estomac.


Manger en pleine conscience et s’astreindre à ne pas grignoter pour laisser le temps au moteur migrant complexe d’activer sa vague de balayage (toutes les 90 min) peuvent aussi faire toute la différence.


Enfin, il existe diverses techniques spécifiques pour stimuler le nerf vague et donc l’axe neuro-digestif.


Quid des biofilms ?


Une des raisons qui expliquent la difficulté à traiter le SIBO est la présence d’un biofilm. Les biofilms bactériens sont des amas structurés de cellules bactériennes enrobés d’une matrice qui sont attachés à une surface. Le biofilm protège les bactéries et leur permet de survivre dans des conditions environnementales hostiles (antibiotiques, changement PH, oxyène etc). Les bactéries du biofilm peuvent donc résister au système immunitaire et sont beaucoup plus résistantes aux antibiotiques et aux plantes antimicrobiennes. C'est un facette du problème qu'il est important de considérer. Pour les cas les plus récalcitrants que rien n'améliore, détruire le biofilm bactérien avant même d’attaquer le SIBO peut souvent débloquer la situation. Lire cet article très détaillé sur la problématique des biofilms

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1- Dial JAC Delaney Use of gastric acid-suppressive agents and the risk of community-acquired Clostridium difficile-associated disease. JAMA 2005 (294) [Medline]

2- Dial JAC Delaney V Schneider S. Suissa Proton pump inhibitor use and risk of community-acquired Clostridium difficile-associated disease defined by prescription for oral vancomycin therapy. CMAJ 2006 (175) [Medline]

3- KA Yearsley LJ Gilby AV Ramadas Proton pump inhibitor therapy is a risk factor for Clostridium difficile-associated diarrhoea. Aliment Pharmacol Ther 2006 (24) [Medline]

4- MD Howell V Novack P Grgurich Iatrogenic gastric acid suppression and the risk of nosocomial Clostridium difficile infection. Arch Intern Med 2010 (170) [Medline]

5-RB Canani P Cirillo P Roggero Therapy with gastric acidity inhibitors increases the risk of acute gastroenteritis and communityacquired pneumonia in children. Pediatrics 2006 (117)

6- J Leonard JK Marshall P. Moayyedi Systematic review of the risk of enteric infection in patients taking acid suppression. Am J Gastroenterol 2007 (102) [Medline]

7- J Theisen D Nehra D Citron Suppression of gastric acid secretion in patients with gastroesophageal reflux disease results in gastric bacterial overgrowth and deconjugation of bile acids. J Gastrointest Surg 2000 (4) [Medline]

 

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