BIOFILM ET CHRONICITÉ : MYTHE OU REALITÉ ?
COMPRENDRE LA NATURE DES BIOFILMS
Un biofilm bactérien se définit comme une "communauté structurée de cellules bactériennes incluses dans une matrice polymérique auto-produite et adhèrentes à une surface inerte ou vivante". Sous cette forme, les micro-organismes peuvent mieux survivre aux agressions extérieures (attaques des défenses naturelles et/ou d'antiseptiques). Les biofilms se développent lentement, en divers endroits, et peuvent facilement migrer vers de nouveaux tissus. Sous cette forme, les pathogènes sont susceptibles de provoquer chez l'hôte une multitude de symptômes.

La formation d’un biofilm se fait en plusieurs étapes selon un modèle bien établi. Le biofilm peut se former très rapidement, en quelques heures ; un bon exemple étant la plaque dentaire. Les bactéries doivent, dans un premier temps, adhérer à une surface biotique ou abiotique. Cette étape requiert généralement la présence de molécules ou de structures particulières à la surface de la bactérie (e.g. fimbriae, flagelle). Puis les cellules bactériennes vont s’agglutiner, se multiplier et former des microcolonies. Lors de l’étape de maturation du biofilm, les bactéries synthétisent un exopolysaccharide et d’autres constituants de la matrice polymérique. Le biofilm mature représente une structure complexe et les bactéries de diverses régions du biofilm pourront exprimer des gênes différents. L’étape finale de la formation d’un biofilm est le détachement et la dispersion de cellules bactériennes.
La capacité à former un biofilm est maintenant reconnue comme une caractéristique propre à plusieurs microorganismes. On estime d’ailleurs que 80 % de la biomasse microbienne de notre planète réside sous forme d’un biofilm. Plus de 300 espèces différentes de bactéries peuvent vivre dans les biofilms de la plaque dentaire. Cet agrégat comporte aussi des virus, levures, ions divers et parfois métaux lourds.
Exemples de maladies impliquant des biofilms : Carie dentaire ; Gingivite ; Péritonite ; Mucoviscidose ; Otite (notamment chez l’enfant) ; Ostéomyélite ; Prostatite ; Nombreuses maladies de la peau...
LISTE DE REMEDES NATURELS ANTI-BIOFILM
James Schaller est à ce jour considéré comme le plus grand spécialiste en matière de biofilms. Dans son best-seller « Combating Biofilms », il dresse une liste de remèdes naturels anti-biofilm.

L'eugénol, le cinnamol (cannelle), le farneeol, le xylitol, le gingerol (gingembre) et la lactoferrine (qu'on retrouve dans le colostrum et la protéine de petit lait) pour les biofilms dentaires,
L'achillée de Ligurie pour biofilms de Streptococcus pyogênes, Candida albicans et de Bacillus cereus.
Le linalool (lavande, bergamote, bois de rose, menthe) pour biofilms de Candida, Lactobacillus casei, Staphylococcus aureus, Streptococcus sobrinus, Porphyromonas gingivalis et Streptococcus mutans.
La protéine globulaire lysozyme (blanc d'oeuf) et l'alcaloide reserpine (trouvées dans la racine de Rauwolfia) pour biofilm de Klebsiella pneumoniae
L'argent, le xylitol et la lactoferrine pour les plaies.
Le farnesol, l'isopulegol (peut être isolé à partir d'une variété d'huiles essentielles, comme Eucalyptus citiodora), le thymol (composé aromatique de la famille des phenols qu'on retrouve notamment dans le thym), la carvone, le nerol, le carvacrol (thym, origan, sarriette), l'eugenol, la thuyone (absinthe, armoise, sauge) et la ß-ionone (présents dans l'huile d'arbre à thé) pour les biofilms de levures matures. NB: Selon une étude menée par Schaller, le Diflucan serait inefficace contre le biofilm de Candida.
L'allicine frais (ail) pour le biofilm de Pseudomonas aeruginosa et A.
actinomycetemcomitans
La Serrapeptase (cf. Stephen Buhner) pour le biofilm de listeria et de L. monocytogène.
La nattokinase (enzyme naturellement présente dans le natto, aliment traditionnel japonais) pour les caillots. NB: 100 mg freine la coagulation de la fibrine dans des unités précises (100 mg équivaut à 2000 unites FU - ou de coagulation)
La Lumbrokinase : elle est une enzyme produite par les vers de terre et elle est couramment utilisée pour dissoudre un biofilm constitué de fibrine.
La lactoferrine pour le biofilm de E. coli, Klebsiella et Streptococcus pneumoniae.
La lactoferrine et xylitol pour les biofilms de P. aeruginosa et Lyme.
La plante Houttuynia (cf. protocole cowden) pour le biofilm de SARM.
Xylitol pour les plaies avec biofilms de P. aeruginosa, Enterococcus faecalis et Staphylococcus aureus. NB: lorsqu'il est combiné au glucose ou au fructose, la formation de biofilm se trouve renforcée.
Erythritol pour le biofilm de P. gigivalis et de S. gordonii.
Le miel riche en methylglyoxal (ex : Miel de Manuka) pour les infections des sinus, et les biofilms de Staphylococcus aureus, P. aeruginosa et Streptococcus pyogenes.
D-aminoacides (acides aminés inverses, en particulier la D-tyrosine) pour la libération de fibres qui relient les cellules de biofilm ensemble. Différentes combinaisons dissolvent un large éventail des biofilms rendant 80-98% plus faciles à tuer.
Argent ionique pour augmenter la perméabilité des biofilms fongiques, MRSA, E. coli, et de nombreux autres biofilms.
Différents produits issus de l'olive pour biofilms de E. coli, Listeria monocytogenes, Salmonella enterica et Staphylococcus aureus.
Pectine de pomme pour les biofilms de Staphylococcusaureus et Listeria.
Extrait de pépins de raisin pour le biofilm de Staphylococcus aureus
La forme active de la vitamine D régule le cathelicidan, un gène qui aide l'immunité en général, et plus spécifiquement agit contre les biofilms.
La N-Acetyl Cysteine peut réduire de 62% la formation de biofilms tels que Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, Escherichia coli, Klebseilla pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa et Proteus vulgaris.
La Berberine est un alcaloïde que l’on a isolé au sein de nombreuses plantes, notamment le Raisin de l’Oregon. Elle posséde la capacité de bloquer la formation du biofilm en inhibant la communication entre les bactéries produisant le biofilm
Le monolaurin, en plus de détruire les virus de l'herpès, a une capacité à détruire les biofilms.
QUID DE LYME?
Selon les études scientifiques, l'antibiotique à forte dose peut affaiblir temporairement le biofilm, mais il est incapable de le détruire. Certaines cellules persistent et permettent au biofilm de se régénérer, et des résistances bactériennes en découlent. Le Dr Kim Lewis de l'Université de Tulane a observé que les antibiotiques à faible dose administrés de manière pulsée sont capables de briser les biofilms, à la différence des antibiotiques administrés de manière standard (doses elevées et constantes). Ces observations ont été confirmées par des chercheurs de l'Universite de l'Iowa, lesquels ont constaté que de très faibles concentrations de l'azithromycine (des subinhibitrices) diminuaient de manière significative la biomasse et l'épaisseur maximale des biofilms. Ces conclusions suggèrent un nouveau paradigme pour traiter les bio films : l'administration à des niveaux extrêmement faibles d'antiseptiques (naturels ou chimiques) sur des longues périodes de temps. Une fois de plus la stratégie à adopter se cale sur la nature des microbes furtifs et de leurs micro-colonies, lentement mais surement.
James Schaller va dans le même sens. Il recommande d'augmenter progressivement les remèdes anti-biofilms, d'utiliser plus d'un antimicrobien, et d'arrêter ou d'interrompre les traitements brièvement si la réaction HerxHeimer est trop intense. En effet, un trop grand nombre de toxines et neurotoxines liberées lors de la mort des pathogènes sature le sang en toxines. Ces toxines peuvent pénétrer le système nerveux (neurotoxines) et empoisonner le cerveau. Elles surchargent les émonctoires (notamment foie et reins) ce qui déclenche une réponse inflammatoire. Le tout finit par épuiser inutilement le corps déjà bien éprouvé par la maladie.
Selon James Schaller, le meilleur remède anti-biofilm en cas de Borreliose serait l'eugenol (de la famille des Propenylphenols). La molécule d'eugenol (ou 4-allyl-2-methoxyphenol) est un composé aromatique présent principalement dans le Clou de Girofle mais aussi dans la Cannelle, les feuilles de laurier et certains piments. Il déconseille par ailleurs de se supplémenter en stearate de magnesium car ce dernier participerait a la formation de biofilms.
L'idée est donc de réduire progressivement et sur le long terme la charge de biofilm, tout en maintenant la prise de remèdes anti-infectieux afin d'assurer l'élimination des pathogènes relargués. La prise journalière d'enzymes digestives contenant des proteases permettrait par exemple de détruire les biofilms au quotidien. De même qu'un bon nombre d'agents naturels (principes actifs issus de plantes médicinales, huiles essentielles, nutriments - voir liste plus haut). L'avantage d'une telle approche est que les agents destructeurs de biofilms présentent eux mêmes des propriétés anti- infectieuses (ex: miel de manuka, clou de girofle, houttuynia, ail, EPP, berberine, monolaurin...). Cette stratégie doit être incorporée au bon moment du traitement. Briser la membrane du biofilm présente par exemple un intérêt lorsque le traitement anti infectieux ne semble pas ou plus fonctionner. Un protocole anti-biofilm peut en effet venir débloquer la situation : les antimicrobiens qui avaient cessé de faire effet commencent alors à agir de nouveau.
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